FAKHRA DE BERENICE
( En souvenir de la blonde princesse qui venait
estiver au Liban, près de Fakhra)
Au
soir, dans le jardin, pour la grande blessure,
Il
l'attira vers lui quand se fut le kinnor,
Rome,
en dictant sa loi, brise leur rêve d'or.
Une
sourde rumeur leur venait de Suburre…
Elle
appuyait son front sur un cœur sans fêlure,
Si
pâle au clair de lune au jeune Imperator,
Qui
n'osait plus, timide amant, dans son transport,
Défriser
sous ses doigts la blonde chevelure…
Des
trirèmes fleuries les ramenaient jadis
Des
pays de Cadès, du Cèdre et d'Adonis :
Souvenir
pour Titus qui le berce et le gêne…
Car
il verrait demain, oppressé de sanglots,
Bérénice
lointaine emportée sur les flots,
Au
tiède clapotis des neiges Comagène.
Yves Cariou - Faraya 1963
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